Charte de l’Union pour la Gratuité

et le Développement des Transports publics

L’usage massif de la voiture individuelle est à l’origine d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution de l’air. C’est aussi une source d’inégalités sociales, impactant fortement les foyers les plus modestes : dépenses en carburant élevées, véhicules vieillissants, longues distances sans autre choix que la voiture, etc.

Il faut s’attaquer à la racine des problèmes, modifier structurellement les déplacements : développer les transports publics et favoriser les modes de transports doux.

La gratuité est aussi un choix de société, par lequel la collectivité décide de garantir un nouveau droit : aujourd’hui l’éducation, la santé, demain les transports publics.

Le développement et la gratuité des transports publics, c’est :

  • réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air, libérer la voirie pour d’autres usages (promenades, espaces verts, …), préserver les terres agricoles et les espaces naturels ;
  • faire de la ville un bien commun, désenclaver les quartiers et les campagnes, faciliter l’accès aux lieux de travail et de culture, lutter contre l’isolement et l’individualisme, favoriser la participation de toutes et tous aux affaires de la cité ;
  • avoir à cœur la défense du service public, refuser la libéralisation et la mise en concurrence des transports en commun, défendre le statut de leurs salariés et la qualité du service rendu aux usagers.

Il y a urgence, car il ne se passe pas de mois sans que soient rendus publics des rapports alarmants sur les conséquences de la pollution atmosphérique et sur l’état de la planète. Les conséquences du dérèglement climatique se font déjà sentir de façon dramatique : périodes de canicule prolongées en été, méga-feux, inondations, ouragans plus nombreux et plus violents, sécheresses, migrations forcées, etc. La pollution atmosphérique aux particules fines et autres polluants, l’excès de bruit et les accidents sont de graves problèmes de santé publique.

Mettre en œuvre la gratuité et le développement des transports publics, favoriser les modes de transports doux (vélo, marche), c’est garantir des transports de qualité à toutes et tous, en répondant à une triple urgence : sanitaire, sociale et environnementale.

La gratuité des transports du quotidien, associée à un développement quantitatif et qualitatif des réseaux, est un levier politique très fort pour convaincre la population de les utiliser. Tout cela a un coût, mais c’est possible.

C’est possible car la billetterie ne rapporte en moyenne que 16 % du coût des transports publics locaux (hors régions), qui sont déjà financés à 48 % par les entreprises d’au moins 11 salariés (« Versement Mobilité » auquel elles sont astreintes), à 34 % par les collectivités locales et à 2 % par l’État. La gratuité et le développement des transports publics peuvent être financés par une contribution plus importante des entreprises et un accroissement des ressources publiques des collectivités locales et de l’État.

Règles de fonctionnement

L’UGDT regroupe des organisations (syndicats, mouvements politiques, associations, collectifs) qui œuvrent pour la gratuité et le développement des transports publics.

D’autres organisations peuvent rejoindre l’UGDT, sur la base d’un accord avec les objectifs et le fonctionnement énoncés dans cette charte.

Le consensus au sein de l’UGDT est toujours recherché en premier lieu. S’il y a des désaccords persistants, afin d’éviter tout blocage, une expression ou une initiative publique peut être menée au nom de l’UGDT si 75% au moins des organisations membres y sont favorables. Lorsqu’une organisation membre ne partage pas une expression ou ne souhaite pas participer à une initiative collective, elle n’apparaît pas parmi les organisations autrices ou organisatrices.

9 octobre 2024